La pollution de l’air en ville est devenue l’un des grands défis du XXIe siècle : on parle de pollution urbaine. En effet, celle-ci affecte notre santé, accentue les inégalités sociales, nuit à l’environnement, et coûte des milliards chaque année aux systèmes de santé publique. Parmi les principales sources de cette pollution, l’automobile occupe une place centrale.
Mais quel est exactement le rôle de la voiture dans la dégradation de la qualité de l’air ? Que disent les chiffres ? Et surtout, quelles sont les solutions concrètes pour changer la donne ? On fait le point.
Les voitures, grandes responsables des polluants urbains
En ville, les véhicules motorisés sont omniprésents et ils laissent derrière eux un cocktail de polluants :
Pollution urbaine : les principaux polluants issus du trafic routier
Le trafic automobile est à l’origine de nombreuses émissions polluantes qui dégradent la qualité de l’air, en particulier en milieu urbain. Ces substances sont nocives à la fois pour l’environnement et pour la santé humaine. Voici les principaux polluants émis par les véhicules motorisés :
Les oxydes d’azote (NOx)
Ce terme regroupe le monoxyde d’azote (NO) et le dioxyde d’azote (NO₂). Ils sont principalement produits par la combustion à haute température dans les moteurs thermiques, en particulier les moteurs diesel.
Le NO₂ est le plus préoccupant : il irrite les voies respiratoires, favorise l’asthme, réduit la fonction pulmonaire et aggrave les maladies cardiaques.
Il contribue également à la formation de l’ozone troposphérique, un polluant secondaire dangereux.
Pollution urbaine : les particules fines (PM10 et PM2.5)
Ces microparticules sont soit émises directement par le moteur (notamment dans les diesels), soit issues de l’usure des pneus, des freins, et de la chaussée.
PM10 : particules d’un diamètre inférieur à 10 microns, qui peuvent pénétrer dans les bronches.
PM2.5 : particules encore plus fines (moins de 2,5 microns), capables d’atteindre les alvéoles pulmonaires, voire de passer dans la circulation sanguine.
Ces particules sont associées à un risque accru de cancer, de maladies respiratoires chroniques et d’accidents cardiovasculaires.
Le monoxyde de carbone (CO)
Gaz incolore, inodore mais très toxique, le CO est produit par une combustion incomplète du carburant, notamment dans les moteurs anciens ou mal entretenus.
Il réduit la capacité du sang à transporter l’oxygène, ce qui peut entraîner des troubles neurologiques, et dans les cas extrêmes, la mort.
Bien que les normes aient réduit sa présence, il reste préoccupant dans les zones mal ventilées.
Pollution urbaine : les composés organiques volatils (COV)
Ces substances sont présentes dans les carburants (essence en particulier) et libérées par l’évaporation ou la combustion incomplète.
Les COV participent à la formation de l’ozone troposphérique, qui provoque de l’irritation oculaire, des troubles respiratoires, et nuit à la végétation.
Certains COV, comme le benzène, sont cancérogènes.
Le dioxyde de carbone (CO₂)
Ce gaz à effet de serre n’est pas toxique à court terme, mais il est le principal contributeur au réchauffement climatique.
Plus un véhicule consomme de carburant, plus il émet de CO₂.
Même les véhicules “propres” (hybrides ou essence récents) peuvent en émettre en grande quantité en cas d’usage intensif ou sur des trajets urbains courts et répétés.
Une contribution massive
En France, selon le ministère de la Transition écologique :
– Le transport routier représente environ 54 % des émissions d’oxydes d’azote (NOx).
– Il est responsable de 16 % des particules fines PM10 et 22 % des particules PM2.5.
– Il représente 31 % des émissions de CO₂.
– Et dans certaines métropoles, comme Paris, Lyon ou Marseille, ces chiffres sont encore plus élevés aux heures de pointe.
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Pollution urbaine : pourquoi la ville est-elle particulièrement touchée ?
Densité, proximité, embouteillages
En zone urbaine, les effets de la pollution automobile sont amplifiés :
– La concentration du trafic crée des “canyons urbains” où les polluants stagnent.
– Les embouteillages provoquent des émissions continues à bas régime.
– Les piétons et cyclistes sont souvent les plus exposés, circulant à proximité des pots d’échappement.
Inégalités sociales
Fait marquant : il faut savoir que les quartiers les plus exposés à la pollution ne sont pas toujours ceux où les habitants utilisent le plus la voiture. En effet, ce sont souvent les populations les plus modestes qui subissent les conséquences sanitaires de la pollution, sans en être les principales responsables.
Un enjeu sanitaire majeur
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pollution de l’air cause chaque année :
– 7 millions de morts prématurées dans le monde.
– En France, près de 40 000 décès annuels sont liés à la pollution de l’air extérieur, selon Santé publique France.
– Les maladies respiratoires, cardiovasculaires, les AVC et certains cancers sont tous aggravés par une exposition prolongée aux polluants émis par les véhicules.
Pollution urbaine : quelles villes agissent concrètement ?
Plusieurs villes à travers le monde prennent des mesures radicales :
Exemples en France
Paris a mis en place une Zone à Faibles Émissions (ZFE), visant à interdire les véhicules les plus polluants d’ici 2030. Grenoble, Lyon, Marseille, Strasbourg suivent le même chemin avec des ZFE et des aides au changement de véhicule.
A noter, si les Zones à Faibles Émissions (ZFE) sont perçues comme un levier essentiel pour améliorer la qualité de l’air, leur mise en œuvre suscite aussi des tensions croissantes. D’ailleurs, dans plusieurs villes françaises, certaines mesures initialement prévues ont été reportées, allégées, voire suspendues. Les raisons ? Une forte pression sociale, des inquiétudes sur le pouvoir d’achat et la crainte de pénaliser les ménages les plus modestes, qui n’ont pas toujours les moyens de remplacer leur vieux véhicule.
Exemples internationaux
– Londres a instauré l’Ultra Low Emission Zone (ULEZ), avec un péage dissuasif pour les véhicules polluants.
– Oslo a supprimé de nombreuses places de stationnement au centre-ville, favorisant la – marche, le vélo et les transports en commun.
– Bogotá et Mexico organisent régulièrement des journées sans voiture pour sensibiliser la population.
Pollution urbaine : les leviers de la transition
Technologies propres
– Voitures électriques : zéro émission à l’usage, mais une empreinte carbone indirecte (batteries, électricité).
– Hybrides et biocarburants : solutions de transition, mais encore imparfaites.
– Transports en commun propres : bus électriques, tramways, métros automatiques.
Changer les habitudes
– Télétravail et horaires flexibles : pour réduire les pics de circulation.
– Mobilités douces : vélos, trottinettes, marche à pied.
– Partage et covoiturage : réduire le nombre de véhicules en circulation.
En conclusion sur la pollution urbaine : vers une ville respirable
L’automobile reste aujourd’hui un acteur central de la pollution urbaine. Toutefois, ce constat n’est pas une fatalité. Grâce à une combinaison de mesures réglementaires, d’innovations technologiques et de changements de comportement, nos villes peuvent devenir plus respirables, plus calmes, et plus agréables à vivre.
Changer la mobilité, c’est aussi repenser la ville : plus compacte, plus verte, plus humaine.
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