La fin annoncée des moteurs thermiques à l’horizon 2035 est un sujet de débat majeur qui influence profondément les secteurs de l’automobile, de l’énergie et de l’environnement. Cette échéance, particulièrement marquante en Europe, est l’une des réponses à l’urgence climatique et à la transition énergétique. En effet, elle vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), améliorer la qualité de l’air et stimuler la transition vers une mobilité plus durable.
La fin des moteurs thermiques : le contexte législatif et réglementaire
Pour commencer, il faut savoir que la décision d’interdire la vente de véhicules à moteurs thermiques à partir de 2035 repose sur des décisions politiques prises principalement au sein de l’Union européenne. En effet, en juillet 2021, la Commission européenne a proposé un plan pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Notamment, avec un objectif intermédiaire de réduction de 55 % des émissions de GES d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Par conséquent, parmi les mesures proposées, l’interdiction de la vente de voitures et de camionnettes neuves à moteur thermique (essence et diesel) à partir de 2035 est devenue l’un des engagements les plus symboliques.
Ainsi, le but est de réduire progressivement la dépendance aux combustibles fossiles et d’accélérer l’adoption de véhicules électriques (VE). En parallèle, des investissements massifs sont prévus pour améliorer les infrastructures de recharge et pour encourager le développement des technologies de batteries.
L’objectif de cette législation est ambitieux. Cependant, il a aussi été renforcé par des compromis avec certains États membres. Par exemple, l’Allemagne et l’Italie, qui ont cherché à garantir des exceptions pour les technologies alternatives comme l’hydrogène, ou des délais supplémentaires pour les secteurs spécifiques tels que les transports utilitaires ou les véhicules lourds.
Le marché des véhicules électriques : une évolution en cours
Depuis quelques années, les ventes de véhicules électriques (VE) connaissent une croissance exponentielle. D’ailleurs, les attentes pour 2035 sont clairement orientées vers un basculement massif. Les chiffres sont éloquents : en Europe, la part de marché des véhicules électriques a doublé depuis 2019, atteignant environ 10 % des ventes en 2022. En France, les VE représentent désormais près de 20 % des nouvelles immatriculations.
Les raisons de cette adoption sont multiples :
– Incitations gouvernementales : de nombreux pays, y compris la France, offrent des subventions ou des crédits d’impôt pour l’achat d’un VE. Du coup, c’est ce qui rend ces véhicules de plus en plus accessibles, même pour les ménages moyens.
– Amélioration de l’autonomie : l’autonomie des batteries des véhicules électriques s’est considérablement améliorée. Les modèles récents dépassent souvent les 400 kilomètres par charge, et l’arrivée des batteries à semi-conducteurs devrait encore accroître cette autonomie dans les années à venir.
– Infrastructures de recharge : le déploiement des bornes de recharge est en constante amélioration. En Europe, les stations de recharge rapides sont de plus en plus présentes sur les autoroutes et dans les grandes agglomérations. La France, par exemple, a atteint un objectif de 100 000 bornes publiques en 2022.
– Réduction des coûts de production : les coûts des batteries ont chuté de près de 80 % au cours de la dernière décennie. C’est ce qui permet aux constructeurs d’offrir des véhicules électriques à des prix plus compétitifs. De plus, l’augmentation de la production de batteries en Europe (avec des usines comme celles de Tesla ou Volkswagen) permet de stimuler l’offre.
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La fin des moteurs thermiques : les défis de la transition vers le tout-électrique
Si les progrès sont réels, la transition vers des véhicules électriques généralisés rencontre encore plusieurs obstacles majeurs. Certains peuvent remettre en question la faisabilité de l’objectif 2035.
L’infrastructure de recharge
Premièrement, l’une des préoccupations principales demeure le nombre insuffisant de bornes de recharge. Notamment, dans les zones rurales ou moins peuplées. Si le déploiement de bornes de recharge rapide progresse, la densité de ces bornes reste inégale d’un pays à l’autre, et même d’une région à l’autre. En fin de compte, le développement d’un réseau de recharge suffisamment dense et rapide reste un défi majeur pour assurer la généralisation de la mobilité électrique.
Le prix d’achat des véhicules électriques
Bien que les prix des véhicules électriques baissent, ils restent souvent plus élevés que ceux des modèles thermiques comparables. Si les incitations financières atténuent cette différence, l’accès à des véhicules électriques ne sera toujours pas à la portée de toutes les couches sociales. De plus, la question de la revente des voitures électriques, qui peuvent perdre une valeur plus rapidement que les thermiques en raison des craintes liées à la batterie, reste un sujet sensible.
La production de batteries
Les batteries représentent encore un frein important à l’adoption à grande échelle des VE. Leur fabrication nécessite des matériaux rares comme le lithium, le cobalt ou le nickel, dont l’extraction soulève des enjeux environnementaux et éthiques. En outre, la production de ces batteries a encore un impact significatif sur l’environnement, bien que de récentes avancées dans la recyclabilité des batteries soient prometteuses.
L’approvisionnement en électricité
L’électrification massive des transports s’accompagnera d’un besoin croissant d’électricité. Selon les experts, si tous les véhicules en Europe devenaient électriques demain, la demande en électricité pourrait augmenter de 20 à 30 %. Du coup, cela représente un défi pour les réseaux électriques. Notamment, dans les pays où la production d’électricité est encore largement dépendante des énergies fossiles. Ainsi, pour que la transition soit réellement “verte”, il faudra en parallèle augmenter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique.
Les alternatives aux moteurs thermiques : L’hydrogène, la solution du futur ?
Par ailleurs, une autre alternative aux moteurs thermiques, souvent mise en avant par certains experts et industriels, est l’hydrogène. Le moteur à hydrogène, qui fonctionne à l’aide d’une pile à combustible pour produire de l’électricité, semble offrir plusieurs avantages : une autonomie similaire à celle des véhicules thermiques, des temps de recharge très rapides (moins de 5 minutes), et une absence de pollution locale (seul rejet : de la vapeur d’eau).
Cependant, bien que plusieurs constructeurs comme Toyota, Hyundai ou BMW aient déjà lancé des modèles à hydrogène, le développement de cette technologie rencontre des difficultés : le coût de production des piles à hydrogène reste élevé, la production d’hydrogène est énergivore et surtout, elle reste en grande partie dépendante des énergies fossiles (sauf si l’hydrogène “vert” devient viable à grande échelle). L’infrastructure de distribution d’hydrogène est également encore à ses débuts.
En conséquence, bien que l’hydrogène soit perçu comme une solution complémentaire, son adoption à grande échelle semble plus lointaine et moins évidente que celle des véhicules électriques.
La fin des moteurs thermiques : le rôle des constructeurs automobiles
Les grands noms de l’industrie automobile, de Volkswagen à Renault en passant par Stellantis, se préparent activement à ce changement. En effet, ils augmentent les investissements dans la production de véhicules électriques et s’engagent à réduire progressivement leurs offres thermiques.
Volkswagen, par exemple, a annoncé qu’il arrêterait la production de moteurs thermiques en Europe d’ici 2035. Il s’agit d’une déclaration qui fait écho à l’engagement de nombreux autres groupes. Les fabricants de voitures hybrides rechargeables (PHEV) jouent également un rôle dans cette transition. Même si leur impact en termes de réduction des émissions de CO2 soit encore limité par la capacité de leurs batteries.

La fin des moteurs thermiques : Une transition en marche, mais des défis restent à relever
La fin des moteurs thermiques en 2035 semble réalisable. Cependant, elle dépendra de la capacité des gouvernements, des industriels et des consommateurs à surmonter un ensemble complexe de défis techniques, économiques et logistiques. L’essor des véhicules électriques, l’amélioration de l’infrastructure de recharge, la baisse des coûts et la gestion de l’approvisionnement en électricité seront cruciaux.
Le passage à une mobilité 100 % électrique exige également une approche intégrée. Notamment, la production d’électricité verte, la recyclabilité des batteries et la mise en place d’un réseau de recharge performant. Ce sont des éléments clés pour garantir une transition énergétique réussie. Si ces obstacles sont surmontés, la fin des moteurs thermiques pourrait bien marquer un tournant historique. Pour l’industrie automobile, l’environnement et la société dans son ensemble.
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