La pénurie de VHU

La pénurie de VHU commence à se faire sentir du côté des casses automobile. Il est devenu difficile de s’approvisionner. Quelles sont les causes de cette pénurie ? Les conséquences, quelles sont-elles et sont-elles pérennes ? Existe-t-il des solutions pour y remédier ?

La pénurie de VHU actuelle est due à différents facteurs. Nous en avons regroupé quelques-uns.

La crise des semi-conducteurs et la pénurie de VHU

Là, vous vous dites sûrement « mais quel est le rapport ? ». La crise des semi-conducteurs n’impacte pas seulement les fabricants de voitures neuves. En effet, de nombreuses professions se trouvent confrontées à des difficultés, dont la démolition automobile. Il y a de moins en moins de voitures neuves vendues donc de moins en moins de voitures à aller en déconstruction, autrement dit « à la casse », on garde sa voiture « en attendant que ça aille mieux ». Par ailleurs, il n’y a pas d’amélioration annoncée avant au moins 2024.

Pas de « prime à la casse » en 2022

En effet, nous ne parlons plus de « prime à la casse » mais de prime à la conversion. La liste des conditions à respecter est assez longue. La liste des conditions est accessible sur le site du gouvernement. Pourquoi dit-on « conversion » et non plus « casse » ? Tout simplement pour inciter les citoyens à se tourner vers des véhicules électriques, hybrides ou étant classés « Crit’air 1 ». Cette prime va dans le sens de la transition énergétique. Le but est de réduire au maximum les émissions polluantes des transports. Le problème qui se pose notamment ici est que tout le monde n’a pas les moyens d’investir dans ce type de véhicule, et ce, même avec la prime. Partant de ce fait, les usagers préfèrent conserver un peu plus longtemps leur véhicule. Il y a donc beaucoup moins de véhicules à rentrer en déconstruction automobile. La prime à la casse était une réelle source de VHU pour les recycleurs automobiles.

La réforme de la filière VHU

La nouvelle réforme sur le recyclage des véhicules hors d’usage fait débat. La loi vise à renforcer la responsabilité des constructeurs pour lutter contre la filière illégale. Dans les faits, il semblerait que ce ne soit pas si simple que ça. Cette loi, telle qu’elle est rédigée, couperait la relation entre les CVHU et la source d’approvisionnement. Le constructeur serait le gérant administratif des épaves. Partant de ce fait, les CVHU ne pourraient traiter que les véhicules de marques avec qui ils ont des contrats. Ils seraient toujours dans l’obligation d’accepter les véhicules déposés. Pourtant, ils ne pourraient pas en traiter certains et devraient de ce fait les transférer dans un autre établissement ? Cela ne semble ni logique ni réalisable.

Un manque de concertation

Le manque de concertation avec les professionnels de la profession est une erreur dans ce cas précis. Les centres VHU pointent également l’inefficacité du projet contre l’objectif principal étant la filière illégale. Pour conclure, si cette loi venait à voir le jour, cela rendrait encore plus compliqué l’approvisionnement en VHU pour les déconstructeurs automobile agréés.

Le confinement, le télétravail et la pénurie de VHU

Premièrement, pendant le confinement, la circulation a énormément diminué. Et qui dit, pas de véhicule à rouler, dit pas de VHU. Deuxièmement, le télétravail n’a, en somme, rien arrangé puisque les personnes en télétravail, même partiel roulent beaucoup moins. Enfin, la baisse de ressource VHU suite au confinement va mettre du temps à reprendre un rythme normal, certainement plusieurs années d’après les professionnels de la profession.

Nous avons relevé principalement 2 conséquences majeures de cette pénurie.

Tout d’abord, la pénurie de VHU entraine une baisse des stocks de pièces chez certains déconstructeurs agréés donc une perte potentielle de CA. Pour le moment, les CVHU arrivent à répondre à la demande mais il faut de la ressource VHU pour renouveler les stocks.

Le coût des réparations

Ensuite, s’il n’y a pas de PRE (Pièce de Réemploi), il devient difficile de réparer son véhicule de manière raisonnable. Il sera toujours possible de réparer son véhicule avec des pièces neuves. Seulement, le prix des pièces neuves a explosé et la hausse continue. De plus, les réparateurs voient les délais de livraison de certaines pièces s’allonger. La voiture, pour une grosse partie de la population est indispensable et représente une part non négligeable de son budget. Avec les prix de carburant qui augmentent, il est, pour certains, essentiel de réparer sa voiture avec de la PRE. Pour toutes ces raisons, la préservation de l’environnement, thème important de notre société et même vital, doit être un sujet traité avec les professionnels concernés.

Les démolisseurs auto ont plusieurs sources de VHU à leur disposition à l’heure actuelle.

Les contrats avec les assureurs, source florissante à une époque, l’est beaucoup moins aujourd’hui.

Les particuliers, qui peuvent simplement déposer leur véhicule hors d’usage mais aussi demander à faire remorquer leur épave chez le déconstructeur.

Les garagistes ont également souvent des VHU dans leurs parcs. Pour ce qui concerne le transport jusqu’à la casse, elle est à la charge du déconstructeur. La plupart du temps, ils sont équipés de véhicules spéciaux pour les récupérer. Attention cependant aux arnaques. En ce qui touche aux épaves, la filière illégale est bien présente, il faut toujours vérifier que le centre est agréé.

Et FRPA dans tout ça ?

FRPA est également une source importante de VHU. En effet, chaque mois, plus de 100 véhicules sont proposés par des réparateurs professionnels français adhérents. Le déconstructeur fait une offre de pièce auto d’occasion au réparateur, ce dernier a le choix de l’accepter ou de la refuser. Cet outil, totalement gratuit, permet de gagner du temps.